Parmi les dernières créations d’aires marines protégées beaucoup sont des aires « cogérées » plutôt que « protégées »
- Dans de très vastes zones qualifiées par l’État d’aires marines protégées il n’y a aucune exclusion d’une catégorie de pêcheurs. Les prélèvements d’espèces sont autorisés avec ou sans aucune règlementation. Ces très vastes zones créées depuis 2006 sont :
les 42 sites Natura 2000,
- les 2 parcs naturels marins,
- les larges aires adjacentes ou périphériques des parcs nationaux et des réserves naturelles,
- les domaines maritimes situés devant certains terrains du Conservatoire du littoral.
Dans ces surfaces marines des concertations de gestion sont menées avec tous les usagers du domaine marin concerné mais il n’y a aucune exclusion d’une catégorie de pêcheurs.
Les sites Natura 2000
Sous l’impulsion de l’Europe, les pays européens des côtes méditerranéennes ont établi des sites Natura 2000 en mer (directive « habitats, faune, flore ») censées protéger spécifiquement quelques espèces cibles (les dauphins, les posidonies …). La France est le seul pays à considérer toutes ces zones comme des « Aires marines protégées » (Loi n°2006-436 du 14 avril 2006 – Journal officiel du 15 avril 2006). Dans ces vastes zones, les protections juridiques des espèces ciblées sont les mêmes qu’en dehors (un dauphin est protégé partout, qu’il évolue ou non dans un site Natura 2000).
Les parcs naturels marins
L’un a été créé en 2011 à l’ouest des côtes d’Occitanie : c’est le « Parc naturel marin du Golfe du Lion », l’autre a été créé en juillet 2016 en Corse c’est le « Parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate ». À ce jour aucune contrainte spécifique pour la pêche n’existe dans ces parcs.
Les zones adjacentes ou périphériques des parcs nationaux ou des réserves naturelles
Elles entourent des espaces où la pêche est contraignante ou interdite pour les différentes catégories de pêcheurs. Elles ont été mises en place dans les Parcs nationaux de Port-Cros et des Calanques de Marseille ainsi que dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio. Seules des contraintes de certaines pratiques de pêche de loisir (parfois soumises à des autorisations) et une limitation du nombre ou poids des prises ont été mises en place. Du fait des très grandes surfaces concernées, la surveillance est presque identique aux zones non protégées. En effet, s’ajoute, à la charge pour les guides assermentés surtout mobilisés pour la surveillance prioritaire des zones mieux protégées, le temps nécessaire pour des contrôle laborieux dans les zones périphériques (détermination des espèces, pesées et dénombrement des prises, vérification des autorisations et du matériel de pêche). Ces contraintes règlementaires portant sur les techniques de pêche et leur rendement sont très différentes d’une zone à l’autre entrainant des confusions pour les usagers de la mer qui se déplacent sur le littoral.
Des zones marines devant certains terrains gérés par le Conservatoire du littoral
Des zones marines situées devant des terrains du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres (établissement public administratif national français créé en 1975) ont reçu le Label d’ « Aire marine protégée ».
Devant les côtes françaises de la Méditerranée 12 zones ont reçu ce label (7 devant la Région Sud (Provence-Alpes-Côte d’Azur) et 5 autour de la Corse. Or toute la colonne d’eau de ces zones marines n’est pas concernée par cette gestion (donc tous les écosystèmes marins). La gestion ne concerne que le foncier (des parcelles de domaine public maritime sous-marin) et les usages du plan d’eau en surface. Nous n’avons pas considéré dans MEDAMP ces aires marines protégées très particulières (qui ne protègent pas du tout la biodiversité sous-marine). Onze de ces zones sont à l’intérieur de sites Natura 2000.