Photographies
3 photographies sont disponibles sur ce site et l'incrémentation de cette banque est continuelle. Les photographies peuvent être récentes ou anciennes. Les photographies peuvent être prise en avion ou au niveau du littoral (en mer ou sur terre).
Si vous avez des photographies pouvant illustrer les zones protégées en place, nous serons heureux de les inclure dans MEDAMP (documents libres de droits), avec votre accord (et celui de l'auteur des photos), nous les insèrerons avec votre nom. Transmettez-les svp à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. . Les auteurs et collaborateurs bénévoles peuvent laisser leur e-mail dans MEDAMP pour toute demande extérieure éventuelle de leurs images.
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De nombreuses aires marines protégées de statuts différents sont superposées
La création des 42 sites Natura 2000, des deux parcs naturels marins ainsi que les extensions des parcs nationaux et de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (zones adjacentes ou périphériques), implique des superpositions de zones marines protégées présentant des statuts juridiques différents avec des gestionnaires distincts et des règlementations spécifiques.
Le décompte des réserves marines et aires marines protégées peut se faire d’après le nombre de statuts juridiques différents avec des gestionnaires distincts (nous en avons dénombré 77) mais aussi d’après le nombre de périmètres non contigus de niveau de protection différent (nous en avons dénombré 141).
Si on déduit du nombre de zones protégées celui de celles qui sont entièrement couvertes par une autre zone de statut différent le nombre de périmètres plus ou moins bien protégés est égal à 63. Nous pouvons citer les cas :
- d’un parc national (Calanques) qui englobe un site Natura 2000 et une concession,
- d’un parc national (Port-Cros) qui englobe deux sites Natura 2000 et un cantonnement,
- d’un parc naturel marin (Cap Corse et Agriate) qui recouvre quatre sites Natura 2000, deux cantonnements, une réserve naturelle et une zone protégée par un arrêté de biotope,
- d’une réserve naturelle (Bouches de Bonifacio) qui couvre quatre sites Natura 2000, deux cantonnements et deux zones protégées par des arrêtés de biotopes.
Ce système de protection en "poupées russes", entraine des gouvernances multiples du même espace marin et une mauvaise lisibilité pour l’utilisateur.
Par ailleurs, des périmètres marins ont été divisés en plusieurs sites Natura 2000 contigüs (certains périmètres situés au droit de la même commune sont divisés en trois, d’autres sont des fenêtres découpées à l’intérieur d’un autre un site). Chaque zone contigüe est gérée par une pléthore d’administrateurs communs ou distincts dans des COPIL (Comités de PILotage) (jusqu’à 90 membres convoqués à chaque réunion de gestion).
Pour l’évaluation globale des surfaces protégées, il convient de ne pas cumuler les surfaces des aires marines protégées superposées. Dans MEDAMP, nous présentons à la fois les données des surfaces de chaque zone protégée et ces mêmes données déduction faite des superpositions de zones mieux protégées.
Prenons l’exemple du Parc marin du Cap Corse et de l’Agriate. Sont inclus dans sa surface : deux réserves de pêche (les cantonnements de Bastia et de Saint-Florent), une zone protégée par un arrêté de biotope (Saint-Florent), une réserve naturelle marine (la partie marine entourant les 3 îles du Cap Corse) et quatre sites Natura 2000. Pour évaluer la surface protégée par l’aire du parc naturel marin nous déduisons de sa surface celle de la réserve naturelle, celle des cantonnements et de la zone de protection de biotope (statuts juridiques de niveaux de protection supérieur à celui d’un parc naturel marin). En revanche, la surface recouverte du parc par des sites Natura 2000 est comptabilisée pour le parc naturel marin (un parc naturel marin est mieux administré et géré qu’un site Natura 2000, même si le niveau juridique de protection contre la pêche est à peu près identique). Pour comptabiliser les surfaces des sites Natura 2000 couverts en totalité ou en partie par le parc naturel marin nous déduisons pour chaque site Natura 2000 la surface couverte par le parc.
Avec cette façon d’éviter toute double considération de surfaces protégées couvertes par une autre, il apparait que la majeure partie des surfaces protégées par des sites Natura 2000 doit être déduite. Voir le tableau ci-joint.
En effet, sur les 36 sites situés dans les eaux territoriales françaises, 25 sont en totalité ou en partie couverts par des zones mieux protégées. Si la surface de l’ensemble de ces sites s’élève à 789 218 ha, seuls 373 853 ha sont non couverts par une autre aire mieux protégée ou gérée (47%). Pour les 6 sites récemment créés dans la Zone d’exclusivité économique, quatre sont en partie ou en totalité couverts par un parc naturel marin. Si la surface de l’ensemble de ces sites s’élève à 2 105 793 ha, seuls 970 878 ha sont non couverts par une autre aire mieux protégée ou gérée (46 %).
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Données complémentaires à celles existantes
Pour la France, les données présentées sur MEDAMP sont complémentaires à celles disponibles sur le site http://www.aires-marines.fr/Les-aires-marines-protegees/Carte-interactive (site initial de l’ « Agence des Aires marines protégées » intégrée depuis le 1 er janvier 2020 dans l’ « Office français de la biodiversité » (autres sites de cet office : http://www.aires-marines.fr/ et https://ofb.gouv.fr/) et sur le site du Muséum national d'histoire naturelle situé à Paris https://mnhn.fr et son site annexe de l’ « Inventaire national du patrimoine naturel » : www.inpn.mnhn.fr).
A l’échelle de toute la Méditerranée, des synthèses sont présentées par :
- le Centre d'Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées (CAR/ASP ; RAC/SPA en anglais) http://www.rac-spa.org/fr, créé à Tunis en 1985 par décision des parties contractantes à la Convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution (Convention de Barcelone). Leur site de cartographie des réserves de toute la Méditerranée https://www.medpan.org/SIG/MAPAMEDvisualisation.html ne mentionne pas les réserves de pêche. Pour la France, sont mentionnés que les sites Natura 2000, les deux parcs naturels marins, les deux parcs nationaux et deux réserves naturelles, aucun détail sur le statut de protection des surfaces ainsi figurées n’est pris en compte.
- l'Organisation Non Gouvernementale de l'"Union internationale pour la conservation de la nature" (IUCN) http://www.iucn.org/fr/
- l'Organisation Non Gouvernementale de "World Wide Fund" (WWF) http://www.wwf.fr/, coordonnateur de l'Organisation Non Gouvernementale "Mediterranean Protected Areas Network" (MedPan) http://www.medpan.org/mnp/ (cette organisation présente le même site « MAPAMED » que le Centre d'Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées).
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Les engagements internationaux de protection de la biodiversité marine
La France a souscrit deux engagements au niveau international :
- le soutien au Plan stratégique pour la diversité biodiversité. Il repose sur l’adoption des Objectifs d’Aichi (c’est à Nagoya au Japon, ville de la préfecture d’Aichi où ces engagements ont été signés),
- l’adoption de l’Agenda 2020 pour le développement durable des Nations Unies et ses 17 objectifs de développement durable.
- Ces deux dispositions engagent les pays contractants à protéger efficacement et équitablement 10 % de leurs eaux territoriales avant 2020. Le problème réside dans la définition du mot protégé. Elle n’a pas été explicitée dans ces traités internationaux.
Il faut aussi remarquer que la locution réserve marine sous entendant défense de pêcher a progressivement été remplacée par Aire marine protégée. Or la principale protection nécessaire pour préserver la biodiversité d’un espace est bien de le défendre contre la principale atteinte : la pêche.
En qualifiant, selon la même loi, une Aire marine protégée où tout est permis pour la pêche (sans aucune interdiction ou limitation de prélèvements) au même titre qu’une autre zone où tout est interdit (les réserves intégrales), les objectifs internationaux souscrits ont été facilement atteints. En revanche si on ne tient compte que des zones réellement protégées par la principale atteinte à la biodiversité marine littorale (niveaux de protection I et II), la France n’a pas atteint les objectifs internationaux sur lesquels elle s’était engagée.
La COP15 (15e session de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies doit se tenir en Chine en mai 2021. La première mouture de la feuille de route post-2020 a été publiée le 13 janvier 2020. Sur les 20 objectifs visés aux horizons 2030 et 2050 il est mentionné que dans dix ans chaque pays signataire doit s’engager à protéger au moins 30% des surfaces marines, dont 10% en protection stricte (toute activité de pêche étant interdite).
La protection stricte est évoquée sans nuance : le taux de 10% en 2030 devra être atteint.
La base de données MEDAMP, régulièrement mise à jour, permettra de suivre les étapes visant à cet objectif.
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La surpêche
Le prélèvement d’espèces induit par la surpêche représente la seconde pression anthropique sur la biodiversité littorale. Elle inclut la pêche professionnelle et de loisir (pêche à la ligne - à pied ou en bateau - et chasse sous-marine). Ce sont aussi les petits fonds qui sont le plus exposés à cette prédation humaine. La pêche traditionnelle y est très active et certaines pratiques de pêche de loisir ne s’exercent que dans cette tranche bathymétrique (chasse sous-marine et pêche à pied).
La création d’espaces marins protégés où la prédation humaine est interdite ou limitée est la seule solution qui permet de préserver les équilibres biologiques : c’est « l’effet réserve », qui garantit le maintien de la biodiversité.
Car un constat s’impose : depuis une cinquantaine d’années, tout autour de la Méditerranée, les espèces pêchées sont moins abondantes, le nombre de pêcheurs professionnels a diminué de 60 % et beaucoup de pêcheurs sont subventionnés. Devant les côtes françaises de la Méditerranée cela concerne essentiellement les activités traditionnelles littorales (surtout les régions de Provence–Alpes-Côte d’Azur, Corse et l’extrémité ouest des Pyrénées orientales).
Pour comprendre cette raréfaction des espèces halieutiques littorales, il faut évoquer un passé récent. Il y a un siècle en Méditerranée, lorsque la majeure partie des barques de pêche traditionnelles était encore propulsée par rame ou par voile, le rayon d’action des pêcheurs était limité. Sans prévisions météorologiques fiables, ils évitaient de poser les filets loin de leurs bases. De ce fait, de nombreux sites éloignés des ports et exposés (les caps plus particulièrement) étaient évités : ces zones étaient peu ou jamais pêchées : c’était de fait des réserves de pêche où les équilibres biologiques étaient préservés.
Les filets étaient en coton, nécessitant beaucoup d’entretien, mais ils se désagrégeaient dans le temps lorsqu’ils étaient perdus. La longueur de ces filets mis à l’eau était faible et la profondeur d’immersion peu importante car ils étaient levés à la force des bras. Ce prélèvement laborieux et aléatoire des espèces de poissons, de mollusques (calmars, poulpes, seiches) et de crustacés sauvages de notre littoral ne mettait pas en cause le maintien d’un équilibre naturel.
Barque traditionnelle de pêcheurs en Corse vers 1900 : faible rayon d’action et profondeur de pose des filets limitée (les marins doivent les remonter à la force des bras).
Aujourd’hui un seul marin-pêcheur avec une embarcation motorisée et un treuil peut poser plusieurs kilomètres de filets jusqu’à 200 mètres de profondeur devant l’ensemble du littoral.
L’apparition des moteurs, des treuils de levage des filets et des filets de nylon a tout changé. Depuis, aucun point de la côte n’est à l’abri de la pêche professionnelle. Il est même devenu possible pour un seul pêcheur d’immerger des longueurs importantes de filets (souvent plus de deux kilomètres) sur des fonds atteignant deux cents mètres. Les filets en nylon continuent longtemps de piéger poissons et crustacés lorsqu’ils sont perdus.
De plus, depuis une cinquantaine d’années, d’autres formes de pêche se sont considérablement développées : la chasse sous-marine et la pêche plaisancière. Elles ont également contribué à réduire les stocks (plusieurs études démontrent que le poids des prises de la pêche de loisir équivaut à celui de la pêche professionnelle traditionnelle).
La surpêche introduit des modifications sensibles sur l’ensemble des écosystèmes concernés. Les chaines alimentaires se modifient selon le degré de prédation par l’homme : réduction des grands prédateurs et développement anarchique des espèces qui ne sont plus consommées par les espèces trop prélevées. Toute la biodiversité de chaque site surpêché est modifiée. Il convient ainsi de rétablir les équilibres dans les écosystèmes littoraux en protégeant au mieux les espèces trop prélevées surtout dans les biotopes les plus exposés à la pêche (entre 0 et -20m).
MEDAMP permet d’évaluer les efforts de protection par tranche bathymétrique.